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Je suis une maman et deux de mes filles ont été agressées sexuellement par leur "demi-frère" (fils de la nouvelle conjointe de leur père). La troisième de mes filles a été témoin d'une agression sur sa sœur.
J'ai été la dernière à apprendre la situation. Mes filles ne voulaient pas que je le sache, ayant peur de ma réaction par rapport à leur père et à l'agresseur. Depuis que tout a été dévoilé, quel évolution nous avons faite! Mais apprendre cela a été une véritable bombe dans ma vie, il y a un an et demi...
Je me suis d'abord sentie responsable, coupable, de n'avoir pas su détecter les signes de ce qu'elles vivaient. J'ai ressenti une grande colère face à l'agresseur et au père de mes filles, qui a gardé le silence sur la situation. J'ai ressenti une énorme tristesse, de ne pas avoir été présente pour mes filles, pour les protéger, les écouter. Elles avaient chacune gardé ce secret pendant 6 ans. J'ai eu beaucoup de difficulté à comprendre pourquoi mes filles avaient gardé le silence au prix de leur propre santé mentale. Et ensuite j'ai ressenti une telle impuissance. Mes filles ne voulaient pas porter plainte. Elles ne voulaient pas d'aide non plus.
Dernièrement, je suis tombée sur le journal de ma fille, qui avait décrit sa première agression. J'ai alors eu la confirmation que l'agresseur avait réellement violé ma fille et que ce n'étaient vraiment pas des jeux sexuels entre adolescents. J'ai ressenti une douleur immense... J'ai aussi compris qu'il l'avait menacée de faire de même à ses sœurs et qu'elle a gardé le silence pour les protéger. Elle écrivait aussi combien elle voyait son père heureux avec sa nouvelle conjointe et elle savait qu'elle briserait la famille en dévoilant ce secret.
J'ai mieux compris ce que mes filles avaient vécu, et maintenant nous n'avons plus de secrets. Ces événements nous ont tout de même beaucoup rapprochées, malgré la douleur qui y est rattachée.
Aujourd'hui, l'une de mes filles a décidé de reprendre contact avec son agresseur, parce qu'il a fait une tentative de suicide. Parce qu'il a demandé pardon. Parce qu'il n'est plus ce jeune homme inconscient qui se foutait du mal qu'il pouvait faire aux autres. Parce qu'il n'a pas seulement été un agresseur pour elle. Il a aussi été un demi-frère duquel elle s'ennuie. C'est la réalité et la dualité des agressions sexuelles qui se passent à l'intérieur d'une famille. C'est pour ma fille, sa façon à elle de guérir ses blessures. Chacune a le droit de guérir ses blessures à sa façon. L'autre a décidé qu'elle ne voulait plus jamais en entendre parler et ne plus jamais voir son demi-frère. Et c'est sa façon à elle de guérir. La troisième, celle qui a été témoin, qui s'est sentie coupable pendant des années d'avoir gardé ce lourd secret, a maintenant le cœur plus léger de voir ses sœurs guérir leurs blessures. Et moi aussi. Elles deviennent des femmes épanouies et peuvent s'affranchir de cette expérience, même si cela fera toujours partie de leur passé.
Bravo à ce forum qui permet l'expression d'expériences tellement difficiles à raconter...
J'ai été la dernière à apprendre la situation. Mes filles ne voulaient pas que je le sache, ayant peur de ma réaction par rapport à leur père et à l'agresseur. Depuis que tout a été dévoilé, quel évolution nous avons faite! Mais apprendre cela a été une véritable bombe dans ma vie, il y a un an et demi...
Je me suis d'abord sentie responsable, coupable, de n'avoir pas su détecter les signes de ce qu'elles vivaient. J'ai ressenti une grande colère face à l'agresseur et au père de mes filles, qui a gardé le silence sur la situation. J'ai ressenti une énorme tristesse, de ne pas avoir été présente pour mes filles, pour les protéger, les écouter. Elles avaient chacune gardé ce secret pendant 6 ans. J'ai eu beaucoup de difficulté à comprendre pourquoi mes filles avaient gardé le silence au prix de leur propre santé mentale. Et ensuite j'ai ressenti une telle impuissance. Mes filles ne voulaient pas porter plainte. Elles ne voulaient pas d'aide non plus.
Dernièrement, je suis tombée sur le journal de ma fille, qui avait décrit sa première agression. J'ai alors eu la confirmation que l'agresseur avait réellement violé ma fille et que ce n'étaient vraiment pas des jeux sexuels entre adolescents. J'ai ressenti une douleur immense... J'ai aussi compris qu'il l'avait menacée de faire de même à ses sœurs et qu'elle a gardé le silence pour les protéger. Elle écrivait aussi combien elle voyait son père heureux avec sa nouvelle conjointe et elle savait qu'elle briserait la famille en dévoilant ce secret.
J'ai mieux compris ce que mes filles avaient vécu, et maintenant nous n'avons plus de secrets. Ces événements nous ont tout de même beaucoup rapprochées, malgré la douleur qui y est rattachée.
Aujourd'hui, l'une de mes filles a décidé de reprendre contact avec son agresseur, parce qu'il a fait une tentative de suicide. Parce qu'il a demandé pardon. Parce qu'il n'est plus ce jeune homme inconscient qui se foutait du mal qu'il pouvait faire aux autres. Parce qu'il n'a pas seulement été un agresseur pour elle. Il a aussi été un demi-frère duquel elle s'ennuie. C'est la réalité et la dualité des agressions sexuelles qui se passent à l'intérieur d'une famille. C'est pour ma fille, sa façon à elle de guérir ses blessures. Chacune a le droit de guérir ses blessures à sa façon. L'autre a décidé qu'elle ne voulait plus jamais en entendre parler et ne plus jamais voir son demi-frère. Et c'est sa façon à elle de guérir. La troisième, celle qui a été témoin, qui s'est sentie coupable pendant des années d'avoir gardé ce lourd secret, a maintenant le cœur plus léger de voir ses sœurs guérir leurs blessures. Et moi aussi. Elles deviennent des femmes épanouies et peuvent s'affranchir de cette expérience, même si cela fera toujours partie de leur passé.
Bravo à ce forum qui permet l'expression d'expériences tellement difficiles à raconter...
